John Bowlby, Marie Ainsworth, Marie Main

En 1935, Lorenz (1903-1989), entreprend une recherche sur les liens précoces pouvant exister chez les animaux, il élabore ainsi la théorie de l’empreinte. Cette théorie permet de mettre en évidence un lien qui ne se base pas sur la simple satisfaction physiologique. Vingt trois ans après cette première découverte, un éthologiste du nom de Harlow démontre, grâce à une expérience sur les singes, que le besoin de contact est essentiel pour le développement et qu’il est indépendant des besoins primaires.

John Bowlby

Sur la base de ces premiers travaux et en s’appuyant plus particulièrement sur les découvertes de Lorenz, John Bowlby va développer « la théorie de l’attachement ». Cette théorie va à l’encontre de celle de Freud qui stipulait que le recours à la mère s’expliquait par le besoin de nourriture et que la libido avait un rôle tout à fait essentiel pour la satisfaction des besoins vitaux. Pour Bowlby, l’attachement se situe au même niveau que les besoins physiologiques, il est essentiel au bon développement de l’enfant et lui permet d’établir des relations sociales. On ne va pas retrouver chez toutes les mères le même type d’attachement, certains facteurs vont le déterminer ; par exemple, les conduites maternelles, la qualité de l’attachement ou encore les caractéristiques individuelles du bébé.

Audio

La Strange Situation racontée par Blaise Pierrehumbert, (3e vidéo du coffret Éléments de psychopathologie du bébé).

Marie Ainsworth

Marie Ainsworth succède à John Bowlby dont elle partage l’idée selon laquelle l’attachement est un besoin primaire.

Elle va observer pendant un an des couples mères-bébés au cours des repas et ce pendant les trois premiers mois de la vie du nourrisson. La sensibilité de la mère à son enfant et sa capacité à appréhender ses besoins vont être le centre d’intérêt de la chercheuse. Selon elle, ils permettront de prédire le type d’attachement futur.

Un an après ces premières observations, elle revoit les mêmes dyades afin d’évaluer l’attachement des enfants à leur mère. Elle expose ainsi les enfants à huit situations différentes, impliquant des séparations puis des retrouvailles avec leur mère, après avoir été avec un inconnu.

Son but était d’évaluer l’attachement du bébé à son parent. Les résultats de son expérience laissent percevoir trois catégories d’attachement :

  • Sécure : le bébé manifeste, par des signes, qu’il ressent le départ de son parent au moment de la séparation et l’accueille chaleureusement quand il le retrouve mais ne focalise pas son attention sur lui et retourne jouer
  • Insécure-évitant : Le bébé ne montre pas de signe de ressenti par rapport au départ de son parent et quand le parent revient, l’enfant l’évite. Il focalise son attention sur l’environnement et ce de manière persistante.
  • Insécure-résistant : L’enfant est préoccupé par le parent pendant la « Strange situation », il n’arrive pas à se calmer quand le parent revient, son attention est portée sur celui-ci.

Marie Main

En 1986, Marie Main et J. Solomon vont ajouter un quatrième type d’attachement à ceux établis par Marie Ainsworth, il s’agit de l’attachement « Désorganisé-désorienté » qui se retrouve quand les parents sont effrayés ou quand ils ont des comportement effrayants avec leur enfant. L’enfant se retrouve alors dans une situation paradoxale, puisque ce qui doit être sécurisant va causer la crainte.

Marie Main va élaborer avec Carol George et Nancy Kaplan un questionnaire, le AAI, qui regroupe quinze items concernant l’attachement du parent à ses propres parents quand il était enfant ; par exemple, quelle relation l’enfant avait établie avec ses propres parents. Ce questionnaire permet de mettre en évidence une corrélation entre la catégorie à laquelle appartient le parent et le type d’attachement du bébé.